L’énergie au sein du conseil municipal se concentre plus souvent qu’autrement sur une vision dépassée du développement économique basée sur l’obsession de la croissance.
Plus concrètement, le conseil priorise surtout ce qui attire les touristes et aide l’entreprise privée. Par exemple, il met beaucoup d’argent et de ses ressources humaines sur des projets tels que Chertsey.biz, six nouvelles enseignes de bienvenue (± 100 000$ sur 5 ans), la belle église (± 170 000$), un gros parc multifonctionnel conçu pour une grosse municipalité, le fameux projet-pilote VTT, etc.
Nous remarquons que les citoyens sont habituellement exclus de cette vision économique vétuste qui tôt ou tard induira un problème de rétention pour finir en village fantôme. Par exemple, les Chertsois importunés par la circulation imposée des VTTs sur nos routes, les barrages, les rues privées, les fosses septiques qui polluent nos lacs et empêchent la baignade, l’allée piétonnière,… Tous ces dossiers peuvent encore attendre. Au Québec, on peut d’ailleurs observer plusieurs petites municipalités qui ont suivi cette voie, devenir presque totalement inhabités en dehors des périodes estivales.
Déclaration d’urgence climatique (DUC)
Conscientes de l’urgence d’agir autrement, plus de 300 municipalités du Québec ont signée la DUC. Ils ont déjà fait un tout premier petit pas. Leurs élus ont reconnu que la vision économique d’après-guerre s’avère un cul-de-sac. Elle détériore la biodiversité et continue de produire des changements climatiques que nous allons de plus en plus intensément subir. Sans oublier que les pics pétroliers sont déjà atteints et que c’est toute notre société qui doit rapidement se redéfinir.
Au sujet de la DUC, le Comité des citoyennes et citoyens de Chertsey (CCCC) n’a pas eu de nouvelle de sa demande de février dernier d’endosser cette déclaration. En conséquence, le CCCC a relancé le maire 5 mois plus tard, lors de la période de question de la séance du conseil de juillet. Selon les réponses plutôt évasives que notre maire a données, la DUC ne fait pas partie de ses priorités. De notre compréhension, il craint surtout qu’un engagement compromette ses projets issus de sa vision économique. Cela expliquerait qu’il se refuse, pour l’instant, à tout engagement en ce sens.
Développer notre résilience
Pourtant, il suffit d’observer ce qui se passe ici et ailleurs. Ce n’est pas un hasard si de plus en plus de citoyens du monde donnent de leur temps et énergie pour développer leur résilience personnelle et communautaire. Ces pionniers comprennent l’urgence de développer des outils pour pouvoir affronter les temps difficiles qui s’en viennent. Ils perçoivent le déclin inévitable de notre civilisation capitaliste. Ils voient bien que les ressources de la planète ne sont pas infinies. Aussi, que le développement basé sur le pétrole n’améliorera pas leurs niveau et qualité de vie, bien au contraire.
Cette résilience personnelle et communautaire passe par de beaux projets citoyens. En plus de favoriser l’autonomie et le transfert de connaissance, elle respecte les milieux de vie. Par exemple, des organismes tels que les Jardins solidaires de Chertsey, participent à l’élaboration de jardins communautaires derrière la bibliothèque et au parc Jean-Riopel .
Aussi, il y aura prochainement à Chertsey un projet de construction collective de four à pain chapeauté par Chertsey, village nourricier. L’organisme espère une forte participation de la population. Pour les intéressés à ce projet, une rencontre est prévue prochainement.
Comme quoi, même si les prochaines élections nous semblent bien loin, il y a de l’espoir du côté des citoyens…