Que serait Chertsey sans ses 166 lacs, dont 58 existent grâce à un barrage? Assurément, moins de propriétaires payeurs de taxes, moins de clients dans les commerces de la région, donc une municipalité appauvrie.
Reconnaissant l’importance des lacs, le Conseil municipal précédent, en collaboration avec l’administration, a créé une taxe à l’environnement1. Cela avait pour but de :
« donner à la Municipalité plus de contrôle sur la qualité et la quantité de ses cours d’eau et améliorer la qualité de vie de sa population ».
Taxe Environnement, 6 avril 2017
Il s’agit d’une solution novatrice, axée sur une vision de gestion par bassins versants. Elle permettait d’éviter des confrontations avec les résidents mais surtout de travailler ensemble pour le développement de Chertsey.
Malheureusement, cette vision ne semble pas partagée par le conseil municipal actuel. Ce dernier veut continuer de prélever la taxe à l’environnement qui devait payer, entre autres, pour l’entretien et à la réparation des barrages municipaux. Il désire, en plus, imposer une taxe additionnelle aux propriétaires qui ont accès à un lac dans lequel on retrouve un barrage. Un projet de Politique2 a été déposé et une consultation publique aura lieu le 2 mars prochain pour en discuter avec les citoyens.
Veut-on d’un Conseil municipal :
- Qui défait, de façon arbitraire, les décisions prises antérieurement?
- Qui dissimule les augmentations de taxes sous des taxes liées à des infrastructures en ayant promis, dans son programme, qu’il n’y aurait pas d’augmentation de taxes foncières?
- Qui ne semble pas considérer les lacs comme une richesse collective?
- Qui met de côté la gestion par bassins versants?
- Qui va entraîner bien des inquiétudes auprès de la population installée autour des lacs notamment par une augmentation de taxes que certaines personnes ne pourront pas défrayer et une dévaluation des propriétés?
- Qui choisit une option qui obligera le personnel administratif à mettre beaucoup de temps, donc à gaspiller nos taxes, pour gérer chacun des dossiers de barrages (réunion d’information, gestion des plaintes, recherches juridiques, identification des payeurs, etc.)?
- Qui choisit d’appliquer une vision d’utilisateur-payeur qui va au-delà du dossier des barrages et conséquemment concerne tous les groupes qui bénéficient d’un service particulier à Chertsey?
Gens de Chertsey, soyons nombreuses et nombreux, le 2 mars prochain, à nous exprimer sur ce sujet, à 10 heures, à La Belle Église.
─ Françoise Marceau, Lac Beaulne
1 https://web.archive.org/web/20201202085457/https://chertsey.ca/wp-content/uploads/04-06-2017_Taxe-Environnement-Chertsey.pdf
2 https://web.archive.org/web/20201129124150/https://chertsey.ca/wp-content/uploads/Projet-de-politique-de-gestion-des-barrages-publics-d%C3%A9pos%C3%A9-s%C3%A9ance-du-20190121.pdf
Merci pour cet article qui explique bien l’enjeu que je n’avais pas bien compris. Il me semble que la gestion par bassins versants devrait être évidente. J’habite au bord de la rivière Jean-Venne et au printemps quand on lève le barrage pour remplir le lac Jasper le débit de la rivière est soudain presque interrompu pendant quelques heures. J’imagine que ce doit être assez stressant pour les animaux. La rivière Jean-Venne va d’Entrelacs jusqu’à la rivière Ouareau, il faut tenir compte de sa totalité, il ne s’agit pas juste de remplir le lac Jasper!
Petit résumé de l’assemblée publique de consultation
Tous les gens présents à l’assemblée qui se sont exprimés étaient contre le projet de règlement tel que présenté. Certains étaient en désaccord de payer 20% de la facture puisque qu’ils ne peuvent plus avoir accès à ces lacs. D’autres, ne restant pas au bord d’un lac avec barrage, demandaient que 100% des coûts soient assumés par la municipalité parce qu’ils voient les lacs comme une richesse collective. Finalement, les riverains de ces lacs disent que leur évaluation municipale est plus élevée, donc un compte de taxes plus élevé aussi.
Sur les 13 barrages municipaux, il y en a 8 à fortes contenances qui doivent être analysés par une firme d’ingénierie. Les études d’ingénierie coûtent entre 35 000$ et 40 000$ pour chacun des 8 barrages. Le maire Quenneville a évalué que chacun des 13 barrages coûterait environ 400 000$ en restauration. Évaluant le tout à 5 millions.
L’ancien conseiller, M. Solomon, a prit la parole et affirme que ce projet de règlement est improvisé et basé sur des évaluations de coûts arbitraires. Il a suggéré d’abord de faire des études pour analyser l’état des barrages et ensuite faire les estimations réelles pour chacun avant de penser à déposer un projet de règlement. Il affirme qu’il y a déjà une somme accumulée par la taxe environnement (325000$) prévue pour faire ces études sur tous les barrages municipaux à forte contenance.
Plusieurs citoyens qui se sont exprimés semblaient déçus du fait que le nouveau conseil n’a pas poursuivi ce qui avait été commencé par l’ancien conseil et qui avait déjà été accepté par la population, soit la gestion par bassins versants.
Les membres de l’association des propriétaires du Lac Beaulne étaient présents et ont fait valoir leurs points de vue. Nous étions accompagnés de plusieurs résidents de notre lac mais je n’ai pas entendu ceux des autres lacs concernés par la politique sauf le lac Jasper qui a un barrage privé. Étaient-ils présents et silencieux ou simplement absents ? C’est inquiétant qu’il y ait ce silence alors que cette politique pourrait avoir de gros impacts.
Il est certain qu’il y a division : le village contre les lacs. Quel dommage d’en arriver à des polarités semblables!!! Comment pourrions-nous analyser la situation, avoir une vision claire du dossier et déterminer ensemble ce que nous voulons de Chertsey? Ne pas faire cette analyse et se limiter à dire que les factures seront payées par les utilisateurs, ne me semble pas la solution puisqu’elle ne peut qu’entraîner la division des groupes, le chacun pour soi et le désengagement des citoyens ! Est-ce que c’est ce que nous voulons comme municipalité? Ce serait bien dommage …
Je relis ce commentaire et il me semble qu’il résume parfaitement la situation.
Quand les résidents perturbés par le projet VTT se sont plaints, ceux qui n’étaient pas concernés n’ont rien dit. Quand on coupe la forêt dans un secteur, ceux qui voient leur vue gâchée se plaignent mais ils n’ont pas beaucoup de soutien du reste du village. Les propriétaires de terrain autour des lacs vont devoir payer une surtaxe et bien tant pis pour eux, de toute façon ils ne laissent pas les autres citoyens se baigner dans leur lac!
Quand chacun ne s’occupe que de son petit univers la vie sociale devient très pauvre. Les riches seront toujours capables de payer plus de taxes pour ne pas être dérangés par les importuns.
Si seulement il y avait un vrai Comité de citoyens, pas une association pour chaque lac, défendant chacune ses petits privilèges.
Effectivement, sortons de notre individualisme et collaborons. Ce n’est pas toujours évident mais c’est génial quand on y arrive malgré nos différences
J’ai bien essayé de sortir de mon individualisme, j’ai participé à un comité de citoyens en offrant du temps et de l’énergie. Mais comme j’ai osé dire franchement ce que je pensais on m’a mis dehors sans ménagement. On me raconte que, depuis, les membres de ce comité me font une réputation peu flatteuse dans le village, c’est sympathique.
Du coup j’ai décidé de déménager pour un endroit plus civilisé. Mais je vous souhaite bonne chance.
Pour avoir une vision claire et une solution intéressante dans ce dossier, il suffit d’écouter attentivement l’intervention de M. Solomon dans la vidéo. Tout y est dit et j’en profite pour le remercier. J’espère que nos éluEs vont s’en inspirer pour la suite des choses…
Je crois qu’il faut redonner un accès à TOUS les lacs. Les résidents seraient ainsi dispersés dans les 166 lacs et non plus tous au même endroit. Ils pourraient se baigner et/ou pêcher comme avant. Les gens sont généralement d’accord à payer une facture collectivement si un service à la population vient avec.
Plus il y aura de services à Chertsey, plus cela attirera de nouvelles familles et plus il y aura du développement économique… Les humains sont d’abord des individus interdépendants et nous aurons toujours avantage à délaisser la logique comptable du chacun pour soi au profit de solutions collectives.