Germinal

En ces temps obscurs, nous constatons que les honnêtes gens deviennent toujours un peu plus prisonniers dans leur propre maison. De plus, la peur, qui paralyse la plupart d’entre nous, rend ainsi toute solution alternative invisible. Il nous faudra donc beaucoup de résilience pour trouver rapidement ensemble comment surmonter les effets pervers de l’effondrement économique actuel accentué par la crise sanitaire.

De tout temps, les peuples résilients ont, face à une grande difficulté, fait naître de grandes réalisations.

Au Canada, à chacune des guerres mondiales, de grands projets de subsistance alimentaire ont été réalisés. Tous s’étaient donné un mot d’ordre afin de concevoir des potagers sur des terrains privés, des terrains vagues et dans des parcs publics. C’est ainsi que les « Jardins de la Victoire » sont nés au début des années quarante.

Cuba a aussi eu sa période de difficulté. Suite à l’effondrement de l’URSS, l’île s’est subitement retrouvée avec un problème alimentaire majeur. Ils ont rapidement repris le contrôle de leur approvisionnement en aliments en créant des jardins communautaires sur chaque parcelle de terrain disponible.


L’urgence d’agir maintenant

Pour éviter de nous retrouver nous aussi en grande difficulté, il faut agir dès maintenant. Chez nous, une inflation fulgurante suivra tôt ou tard cette crise sanitaire. Les gens sans revenus depuis plusieurs mois, auront besoin de denrées alimentaires pour survivre. À terme, il y aura fort probablement aussi une pénurie d’aliments, puisque la plupart proviennent de pays étrangers.

Une des actions possible, est de faire des semis immédiatement pour pouvoir faire un jardin éventuellement qui pourra répondre à nos besoins alimentaires essentiels. Il faudra bien sûr aussi apprendre à faire des conserves pour passer l’hiver prochain sans trop de difficulté et penser ramasser les semences pour le futur. À l’instar de cette action individuelle, nous devrons aussi agir collectivement et s’entraider.


Comment faire?

La municipalité doit aussi se responsabiliser en accompagnant les citoyens dans leur « effort de guerre ». Elle doit mettre à l’arrêt tout projet non essentiel. Dorénavant, une partie importante de nos taxes foncières devrait servir à atténuer les impacts négatifs liés à la situation actuelle. Il faudrait d’urgence se concentrer sur la création d’une multitude de potagers collectifs.

Pour ce faire, la municipalité devra favoriser l’accès à plusieurs de ses terrains vacants. Ainsi, des citoyens et des employés du service de la voirie aménageront l’espace prêté. Même en cas de restrictions sanitaires, jardiner a l’avantage de pouvoir se faire facilement à deux mètres de distance. Il faut tout faire pour mettre en culture toutes les terres disponibles, privées et publiques, et ce, pour chacun des districts.

De plus, il importe que chaque Chertsois puisse aussi apprendre à réussir son potager. Pour les néophytes en jardinage, il existe des livres, vidéos, images et conseils pouvant être échangés par web, courriel, téléphone et/ou en personne pour apprendre à faire semis, conserve/préservation, semences. Le tout peut facilement être piloté par les nombreux Chertsois plus expérimentés.


Un germe bénéfique… à propager!

Il y a beaucoup d’initiatives de subsistance en éclosion dans notre municipalité. Par exemple, on retrouve les Les Jardins solidaires de Chertsey, avec leur jardins communautaires, un projet de serre et la plantation d’arbres fruitiers au Parc Jean-Riopel. Il y a aussi Chertsey, village nourricier, qui encourage l’autonomie alimentaire, entre autres, avec son projet de four à pain communautaire.

Nous sommes donc déjà en marche vers la solution, mais il est urgent de passer à la vitesse supérieure. Les potagers familiaux et communautaires doivent réapparaître et nous devons maintenant les réélever au rang qu’ils méritent, soit celui de stratégie de subsistance.

Se nourrir fait partie des besoins physiologiques essentiels à la base même de la santé des gens. S’alimenter a même préséance sur la sécurité, selon l’incontournable pyramide des besoins de Maslow. En plus de cultiver, il faudra aussi soigner, réparer et bricoler. Voilà bien des activités vitales pour orienter l’avenir et nourrir les bifurcations existentielles à venir…

2 réflexions au sujet de “Germinal”

  1. Bien d’accord avec ces propos. Il est temps qu’on s’organise et que l’on se donne les moyens de nourrir adéquatement notre collectivité. Seul, c’est difficile mais ensemble (à deux mètres de distance), on peut réussir. Relevons le défi en amorçant des actions concrètes dans nos secteurs respectifs.

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