Tomber dans le panneau

Notre conseil municipal a décidé dernièrement de faire fabriquer et installer six nouveaux panneaux d’accueil sur les routes menant à Chertsey. Ainsi, notre maire espère redorer l’image de Chertsey et attirer plus de touristes.

Lors de la dernière séance du conseil, les éluEs ont donc adopté un règlement décrétant une dépense et un emprunt de 80 000 $. Le taux d’emprunt est de 4% sur 5 ans; donc, il faut ajouter environ 18 000 $ pour l’intérêt, soit un total d’un peu moins de 100 000 $.

100 000 $ !?!

C’est beaucoup d’argent!!! Pourtant, nous pourrions facilement construire un petit kiosque d’information et une halte routière sommaire avec une telle somme. Toute municipalité qui veut attirer les touristes commence habituellement par cela. Que voulez-vous. Changer les pancartes semblent bien à la mode en ce moment dans Lanaudière…

De plus, il y a déjà des enseignes toujours en très bon état qui pourraient simplement être rendues plus attrayantes. Il y a certainement des artistes et artisans locaux qui aimeraient le faire pour beaucoup moins cher, non?

En désaccord ?

Selon l’avis publié aujourd’hui sur le site de la municipalité, les citoyens en désaccord avec cet emprunt doivent signer un registre entre 9h et 19h, le lundi 5 août prochain (dans 10 jours). Il faut au moins 500 signatures apposées à la fin de cette journée pour enclencher une procédure de référendum. Autrement, le règlement sera réputé approuvé.

Tout cela s’avère pratiquement irréalisable, mais c’est la procédure légale et… « démocratique ». Avez-vous comme nous le sentiment qu’à Chertsey, une des villes les plus pauvres du Québec1, on jette l’argent par les fenêtres?

Références

1 Schéma d’aménagement et de développement – MRC de Matawinie
  Bulletin statistique régional, édition 2019 – Lanaudière
  Geometric: L’intelligence géographique au service des décisionnaires d’affaires

Dernière mise à jour : 2019-08-01

7 réflexions au sujet de “Tomber dans le panneau”

    • Payer près de 80000$ pour seulement 6 panneaux, c’est du vol.

      Mais, même si les gens en désaccord obtenaient 500 signatures ou plus, je crois que cela obligerait la municipalité à tenir un référendum de type approbatif qui coûterait possiblement plus de 50000$. Qui voudrait payer 50000$ pour empêcher un emprunt de 80000$?

      Voir la description dans : http://www4.gouv.qc.ca/FR/Portail/Citoyens/programme-service/Pages/Info.aspx?sqctype=sujet&sqcid=1836/Info.aspx?sqctype=sujet&sqcid=1836

      La municipalité aurait pu tenir un référendum de type consultatif (±15000$) ou plus simplement, faire une consultation publique. D’ailleurs, lors de sa campagne électorale, M. Quenneville avait promis de «redonner la parole aux citoyens avant chaque vote du conseil»… Il me semble, en réalité, qu’il le fait seulement quand la loi l’y oblige, et ça se contourne des lois (projet-pilote VTT).

      D’accord avec l’idée d’avoir de nouvelles pancartes, mais à un coût raisonnable. Moi aussi, j’irai possiblement signer ce registre symboliquement pour protester. De toute façon, si les gens en désaccord obtiennent 50 signatures, ils seront chanceux (délai légal bien trop court pour une quelconque mobilisation citoyenne).

  1. une des villes les plus pauvres du Québec ?????selon quelles statistiques????
    étant une des plus pauvres, ca veut dire on ne dépense plus, car tout est très cher.
    si on ne dépense plus, pas besoin de taxer.
    pas de taxes, pas de représentants.
    pas de routes, pas de ramassage d ordures, pas de reglements d urbanisme, fini la culture et les loisirs,
    est-ce qu on deviendra l une des plus riches?
    tomber dans le panneau?

    • Merci de votre commentaire.

      Ce pamphlet (dans le sens européen du terme), a été bonifié de 3 références pour votre bénéfice. Celles-ci démontrent que Chertsey est une des municipalités les plus pauvres de la MRC Matawinie; que la MRC Matawinie est une des plus pauvres des MRCs de Lanaudière; et que Lanaudière est une des régions les plus pauvres du Québec.

      Par extrapolation, nous pouvons donc supposer que Chertsey est dans les municipalités les plus pauvres du Québec. Si vous nous fournissez des références qui infirme cela, nous apporterons les changements nécessaires.

    • Cet article ne mentionne pas qu’il ne faut plus rien dépenser ou qu’il faut abolir les impots fonciers. Il suggère plutôt d’investir l’argent ailleurs que dans des panneaux.

      Imaginez si ce 100 000$ aurait été mis dans la culture et les loisirs ! Bien sûr qu’on ne serait pas plus riche monétairement, mais surement plus riche en tant qu’humain. Les résidents auraient ainsi plus d’énergie pour améliorer leur espace physique, partager leurs connaissances et développer leur vie communautaire.

      Et les touristes qui vont dans une municipalité de ce type ont le goût de revenir. Peu importe les panneaux de bienvenue.

  2. Les statistiques ne concernent que les 5000 résidents permanents qui ne contribuent que 2500 comptes de taxes. Or il y a 9 000 comptes de taxe, donc 9000 propriétaires à Chertsey.
    Ce qui veut dire que le budget d’environ 10M$ est constitué à 75% de personnes qui ne résident pas en permanence à Chertsey. On appelle cela des villégiateurs ou des promoteurs fonciers.
    Donc Chertsey vit à 75% de la villégiature et du tourisme.
    Si les 5000 permanents étaient seuls, le budget serait de moins de 3M$.
    Alors qu’on investisse pour rendre l’accueil plus invitant, et alors on investit dans ce qui nous distingue et nous rend plus attrayant. Allez voir l’ambiance de St-Calixte et ses magnifiques panneaux de signalisation .
    Les 6 500 contribuables qui ne résident pas en permanence à Chertsey mais fournissent 75% du budget devront bientôt payer 5M$ pour le systéme d’égout du village et un autre M$ pour un parc au village.
    Eux ils tombent dans le panneau

    • Vous avez raison d’avancer que les villégiateurs payent les 2/3 des taxes. Et puis?

      Que vous soyez villégiateurs ou résidents permanents ne change rien au fait que, dans ce dossier, la municipalité est ou n’est pas économe avec l’argent du public.

      À mon avis, le texte dénonce le fait :
      1) que la municipalité paie ces nouveaux panneaux beaucoup trop cher;
      2) que choisir de prioriser l’achat de nouvelles pancartes dès maintenant est discutable; et
      3) que c’est presque impossible pour les gens contre cette dépense, de l’empêcher.

      Concernant le point 1), voici ce que j’en pense :

      En tant qu’auto-constructeur, je connais assez bien le prix des matériaux et de la main d’œuvre pour juger comme EXORBITANT le coût de ces 6 pancartes. Comme mentionné dans l’article, nous avons des artistes et artisans locaux. Leur originalité est bien souvent leur spécialité. La fabrication de nos pancartes par eux permettrait justement à Chertsey de SE DISTINGUER des autres municipalités. Y a-t-il urgence au point de devoir engager une entreprise privée qui charge le gros prix? Pourquoi ne pas organiser un concours pour les Chertsois?

      Aussi, il me semble bien plus judicieux d’utiliser les employés municipaux pour installer les nouvelles pancartes ou utiliser les poteaux toujours en bon état et déjà en place en les rafraîchissant d’une couleur plus intéressante. Dans ce dernier cas, il suffirait simplement de déboulonner l’ancienne enseigne et d’installer la nouvelle, plus au goût du jour, et fraîchement faite par nos artistes (voir fichier ci-joint).

      En tout cas, je suis persuadée que ça coûterait facilement 3-4 fois moins cher et ce serait assurément plus original.

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